Créer des liens à travers le sport, le défi de l’association Kabubu

Écrit par sur décembre 10, 2022

Le sport est un outil pour rencontrer, créer du lien et oublier les soucis de la vie. L’association Kabubu l’a compris en se donnant pour mission de proposer des activités sportives aux personnes exilées, aux demandeurs d’asile et aux locaux.

Photo remise – Kabubu

Ce projet est né à Paris en 2018 lors d’un Hackathon, une rencontre entre différents acteurs pour redéfinir les enjeux des Jeux Olympiques 2024. Une idée en ressort : l’activité sportive est un moyen d’inclusion sociale et professionnelle, c’est un langage universel et non-verbal.

De ce constat apparaît l’envie de créer un lieu où on mélange les cultures, où la différence de langue n’est pas un obstacle pour se comprendre, et où on abat les préjugés. Son nom est une évidence, malgré différentes interprétations : Kabubu, « l’amitié par le sport » en Swahili.

Création d’une antenne en Alsace

L’Alsace est la porte d’entrée française de la migration de l’Est et le troisième département demandeur d’asile pour l’Hexagone. Un diagnostic peut être fait, malgré son tissu associatif riche, Strasbourg est une ville en besoin constant d’association qui s’engagent humainement. Il était donc évident pour Antoine Campigotto, responsable de cette antenne, de se développer à l’Est.

Kabubu reconnaît quatre axes d’engagement : la mixité des cultures à travers l’activité sportive ; la montée en compétence de tous pour devenir bénévoles et animer les entraînements ; l’insertion professionnelle pour accompagner des personnes qui ont des compétences sportives . Pour finir, la sensibilisation au sujet de la migration, avec stand d’animation et une fresque qui détaille le parcours d’une personne qui quitte son pays et des démarches à effectuer en France.

Antoine Campigotto expose son expérience « Les gens parlent des migrants sans avoir vraiment rencontré de migrant. Peut-être que par l’activité sportive ils vont changer leur vision, en se disant, aujourd’hui j’ai couru avec ce mec, il s’avère que c’est un migrant mais c’est un mec comme toi et moi : il kiffe le sport, il aime la musique et il a un projet pro »

Photo remise – Kabubu

La vie d’un demandeur d’asile peut-être floue, remplie d’attente et inconfortable. L’association Kabubu offre un moment pour se changer les idées, un repère dans la semaine. Une activité sportive qui permet des rencontres improbables, comme nous le raconte Antoine Campigotto «  On faisait un programme de basket, et il y avait une amitié entre un Guinéen et un Tibétain qui s’était créée. »

Un enjeux majeur : la parité dans le sport

L’une des problématiques rencontrée par Kabubu est l’inclusion des femmes dans ces activités sportives. La pratique d’un sport peut paraître naturelle pour un homme mais ça ne l’est pas forcément pour certaines femmes. Ça peut ne pas être inscrit dans sa culture, elle peut manquer de temps, et doit souvent s’occuper des enfants. Le sport paraît inaccessible et parfois inapproprié pour cette partie de la population. Voilà pourquoi Kabubu a testé des programmes 100 % féminin à Paris, et propose un système de gardiennage pour les enfants. Guillaume Campigotto explique que l’une des façons de créer le premier contact est par le vélo, un outil qu’elles n’ont pas l’habitude d’utiliser.

Et les projets continuent à se construire. Dernièrement ils ont monté un programme nommé Ambassador, où ils ont formé six personnes exilées, six locaux à construire des projets événementiels pour construire des événements sportifs.Ils seront d’ailleurs présents au Marché OFF de Strasbourg dimanche 11 décembre avec une roue de la chance et une bibliothèque vivante.

Tout le monde est invité au football, à la course, au basketball. C’est une expérience de partage entre cultures et générations « il faut venir aux activités », finalise M. Campigotto.

Retrouvez leur programme sur leur site internet: https://www.kabubu.fr/fr/strasbourg

Pour en savoir plus: https://www.instagram.com/_kabubu/