Le vrac s’invite à Cronenbourg à l’épicerie Bee Vrac

Écrit par sur juin 25, 2018

Les adeptes du bio et du vrac à Strasbourg connaissent déjà l’adresse : Marion Haenggi a ouvert en mars 2018 son épicerie de vrac dans le quartier de Cronenbourg, à l’ouest de Strasbourg. La jeune femme, elle-même convertie au « zéro déchet », initie les Strasbourgeois au vrac et dynamise la vie de quartier à travers des ateliers.

Du vrac, du bio et du local : voilà les maîtres-mots de Marion Haenggi, 29 ans, qui a quitté le secteur du marketing pour ouvrir en mars 2018 l’épicerie « Bee Vrac », en plein cœur du quartier de Cronenbourg à Strasbourg.

Le principe est simple : chaque client se rend à la boutique, ses bocaux ou ses bouteilles en verre sous le bras, se sert lui-même, et paie en fonction de la quantité voulue. Plus d’emballage plastique, moins de gaspillage alimentaire ; en somme, une poubelle allégée.

Pour se lancer, une campagne de financement participatif sur Ulule

Le concept du vrac essaime un peu partout en France, et Strasbourg ne déroge pas à la règle : les épiceries Day-by-Day et Le Bocal, situées dans les quartiers du Neudorf et de la Krutenau respectivement, proposent déjà des produits en vrac. Mais jusqu’à présent, rien n’existait dans le quartier de Cronenbourg.

Désormais, la boutique Bee Vrac, située au 36 route de Mittelhausbergen propose aussi de nombreux produits en vrac.

La boutique Bee Vrac, située au 36 route de Mittelhausbergen à Strasbourg, propose de nombreux produits en vrac. (Photo Les Défricheurs - EB)
Boutique Bee Vrac au Cronenbourg (Photo Les Défricheurs – EB)

Marion Haenggi, qui habite elle-même dans le quartier, se dit qu’il y a là une occasion à saisir. Sensible à la question de la réduction de ses déchets, elle rejoint l’association Zéro Déchet Strasbourg :

La jeune femme trouve rapidement un local auprès d’un propriétaire désireux de donner sa chance à un projet original, et lance sur Ulule une campagne de financement participatif à hauteur de 5 000 euros. La cagnotte est rapidement remplie, et même dépassée, ce qui lui permet de réaliser d’importants travaux de rénovation du local, d’acheter des fontaines à huiles et vinaigre, du mobilier fait sur-mesure, et même d’acheter une vitrine réfrigérée pour y stocker des produits frais (comme du fromage vegan ou du tofu frais).

Des dizaines de références à la boutique Bee Vrac, entre farines, sucre, chocolat, biscuits salés ou sucrés, fruits secs... (Photo EB - Les Défricheurs)
Des dizaines de références à la boutique Bee Vrac, entre farines, sucre, chocolat, biscuits salés ou sucrés, fruits secs… (Photo EB – Les Défricheurs)

Prochain défi : trouver un nom original pour l’épicerie. Elle opte pour « Bee Vrac », un nom clair et qui reflète ses propres ambitions :

Des produits alimentaires et d’hygiène

Dans sa petite boutique remise à neuf, Marion Haenggi propose un nombre impressionnant de produits divers : de l’alimentation bien sûr (farines, riz, pâtes, chocolat…) mais également des produits d’hygiène (du dentifrice solide, des shampoings, du savon d’Alep…) et d’entretien (de la lessive, de l’assouplissant).

Du savon d'Alep ou de Marseille, des shampoings secs, du dentifrice sous forme solide... Le vrac se décline aussi pour les produits d'hygiène et d'entretien. (Photo EB - Les Défricheurs)
Du savon d’Alep ou de Marseille, des shampoings secs, du dentifrice sous forme solide… Le vrac se décline aussi pour les produits d’hygiène et d’entretien. (Photo EB – Les Défricheurs)

Pendant notre visite à la boutique, plusieurs clients, habitués de la boutique, vont et viennent, les bras chargés de bocaux et bouteilles vides qu’ils viennent remplir d’huile, de sucre, de lessive liquide. Car adopter le « zéro déchet », c’est aussi mettre en place toute une logistique, finalement pas si difficile à mettre en place selon Marion :

Quant aux fournisseurs, Marion Haenggi essaie de se tourner vers des artisans locaux : elle se fournit par exemple auprès du duo strasbourgeois Muesli and Smile, Omnino pour le café, Des graines et des noix pour le fromage vegan.

L’intérêt de se fournir auprès d’artisans locaux rentre dans la logique de réduction des déchets, cette fois en amont du consommateur :

Mes fournisseurs me livrent par le biais de bidons ou de boîtes qu’ils peuvent ensuite réutiliser, donc c’est autant d’emballages en moins !

Mais elle reconnaît que certains produits, tels que les noix de cajou (produites principalement au Vietnam, au Nigeria et en Inde), viennent d’un peu plus loin :

C’est à chaque client de se responsabiliser, de se prendre en main et d’espacer sa consommation de produits non locaux. On peut par exemple réserver la consommation des noix de cajou aux moments de fête !

Des ateliers pour apprendre à fabriquer soi-même ses produits ménagers ou cosmétiques

Un peu au fond de la boutique, un espace vide, où trône un grand tableau, attire notre attention. Marion Haenggi explique avoir voulu créer un espace de rencontre, d’apprentissage, où chacun pourrait s’initier à de nouvelles compétences, toujours en lien avec l’idée de respecter davantage son environnement :

Les ateliers sont organisés par des intervenants extérieurs, comme l’association Zéro Déchet (dont Marion est membre), le service de traiteur Ça miam pour moi, ou encore Omnino qui organisait le 23 juin un atelier autour du café.

(Photo EB - Les Défricheurs)
(Photo EB – Les Défricheurs)

Le vrac, « une tendance de fond qui accompagne une véritable prise de conscience »

C’est à chaque client de se responsabiliser, de se prendre en main et d’espacer sa consommation de produits non locaux. On peut par exemple réserver la consommation des noix de cajou aux moments de fête !

Preuve que les Strasbourgeois ont l’esprit écolo ? La page du plastique est peut-être bien en train d’être tournée.

L’épicerie Bee Vrac, située au 36 route de Mittelhausbergen, est ouverte du mardi au vendredi entre 10h et 13h, puis de 14h30 à 19h30, et le samedi de 10h à 17h sans interruption.