FACC Strasbourg : Un projet pour révéler les talents des jeunes de la Meinau-Elsau

Écrit par sur octobre 8, 2020

Une université populaire des quartiers vient officiellement de voir le jour à Strasbourg. Un lieu de création artistique, entrepreneuriale et culturelle pour les jeunes issus des quartiers populaires.

Il y a un an, la FACC, acronyme de « Fabrique Artistique Culturelle et Citoyenne », n’était encore qu’un projet. Mais depuis quelques mois, cette Université Populaire des quartiers est opérationnelle et accueille des dizaines de jeunes à Strasbourg, mais aussi à Marseille et Dakar.

Ici, on met en avant les cultures urbaines, mais on soutient aussi des projets artistiques émergents, comme la création de labels de production, de musique, de vêtements, de films ou encore de clips. On y trouve un studio d’enregistrement, une salle de danse, ou encore un espace multimédia.

Redorer l’image des quartiers grâce à sa jeunesse

Cette école buissonnière de la citoyenneté, située dans une ancienne usine de la Meinau – Plaine des Bouchers – veut défaire les préjugés qui stigmatisent les quartiers populaires, changer le regard des habitants sur eux-mêmes. Yan Gilg, le coordinateur de la FACC veut surtout donner confiance à la jeunesse des quartiers, en lui offrant l’opportunité de révéler ses compétences :

Yan Gilg, coordinateur de la FACC

Des jeunes artistes en herbe, ce n’est pas ce qui manque dans les quartiers populaires. À l’image de Nabil. Ce jeune homme de 18 ans, habitant du Wihrel à Ostwald, est tombé dans la musique urbaine tout petit.

Il a commencé à écrire des chansons dans sa chambre, puis a créé quelques petits morceaux. Mais par manque de moyens, ses projets n’allaient pas plus loin.

Nabil alias Bilkus, jeune artiste

Un tremplin pour les jeunes talents

La FACC veut donner la parole aux jeunes de quartier en les soutenant dans leurs projets. Ici, on ne parle pas de business, mais d’accessibilité. Les jeunes pourront enregistrer leurs morceaux dans de bonnes conditions et à des tarifs abordables : 10 à 15 € de l’heure pour une séance d’enregistrement. Les 30 euros restants sont pris en charge par les subventions des collectivités territoriales.

D’autres projets seront aussi accompagnés comme la production de clips ou de longs métrages ou la création des marques de vêtements. Pour Yan Gilg, c’est de rendre réalisable ce que l’on pense être irréalisable.

Une pépinière de projets artistiques et culturels

Les lieux abritent aussi une expérience entrepreneuriale de production musicale appelée Label Factory. Il s’agit d’un label musical en construction qui permettra à des artistes d’être produits et diffusés et par conséquent de vivre de leur musique… Les premières productions pourraient sortir d’ici deux ou trois mois. Yan Gilg voit même encore plus loin et plus grand.

Pour témoigner de la richesse et de l’innovation artistique des quartiers populaires, le festival OQP se déroule actuellement jusqu’au 11 octobre à Strasbourg (Ostwald, Elsau, Plaine des Bouchers). 

Plus d’infos sur la page Facebook de la Facc.