Des lycéens Québécois se mettent en jupe pour dénoncer la masculinité toxique

Écrit par sur octobre 20, 2020

Début octobre, des lycéens Québécois se sont rendus au lycée en jupe avant de partager l’initiative sur les réseaux sociaux. Leur objectif ? Dénoncer le sexisme dans les établissements scolaires qui empêchent les filles de s’habiller comme elles le souhaitent. Une initiative qui a fait le tour du monde.

Une initiative masculine

Au sein de nombreux établissements scolaires au Québec, les jeunes filles ont un code vestimentaire à respecter. Port de la brassière obligatoire, bretelles spaghettis interdites, tout comme les jupes trop courtes.
Dans plusieurs lycées québécois, les élèves (garçons) ont donc voulu exprimer leur solidarité avec leurs camarades féminines victimes de sexisme en raison de leur tenue. « Aujourd’hui on porte nos jupes pour arrêter l’hypersexualisation des femmes et dénoncer la masculinité toxique », peut-on lire sur des clichés de ces lycéens partagés sur Instagram.

Des lycéens solidaires de leurs camarades. Photo : Instagram Cassandre_bp

Cette mobilisation est aussi un message contre le harcèlement de rue et les agressions sexuelles subies par les femmes. Pour l’un des élèves participant à l’initiative, « la société traite les femmes comme si elles étaient responsables des actions que les autres portent sur elles alors que la réalité est bien différente ». Dans la suite de son post Instagram, Guillaume Dery rappelle que « la responsabilité de ces actes appartient à ceux qui ont posé le geste et non à ceux qui l’ont subi ».

https://www.instagram.com/p/CF7leZChOcf/?utm_source=ig_web_copy_link

Tous en jupe à Strasbourg ?

Un mouvement que l’on pourrait bien retrouver ce samedi 24 octobre à Strasbourg. Une marche « Ensemble en jupe » partira de la place Kléber à 15 heures. Une initiative lancée par Marie et Sophie, deux citoyennes qui en ont « ras le bol » du harcèlement de rue.

Il n’y a pas de dress code imposé, mais la jupe, qu’elle soit portée par les femmes ou par les hommes, est la bienvenue, précisent Marie et Sophie, organisatrices de la marche.

« On n’est pas certaines que porter une jupe soit une solution à ce problème de société. Ce choix peut amener à une prise de conscience, mais il faut aller au-delà ».

C’est pourquoi les deux organisatrices ont lancé une participation citoyenne sur le site de l’Eurométropole de Strasbourg afin que des solutions puissent être imaginées collectivement. Tout le monde peut soumettre ses idées.

La méthode des 5D

Parmi les possibles solutions, les 5D. Une méthode qui consiste à venir en aide à une personne harcelée en apprenant à réagir en tant que témoin de la scène. Un principe simple et efficace mais trop peu connu :
Distraire : pour interrompre la scène (demander l’heure par exemple).
Diriger : dire stop à l’action.
Déléguer : faire appel à une personne d’autorité pour qu’elle agisse à notre place.
Documenter : créer des preuves avec une vidéo ou un enregistrement vocal par exemple (sans diffusion sur les réseaux sociaux).
Dialoguer : réagir après coup, créer un contact avec la personne harcelée et lui faire comprendre qu’on a vu, qu’on soutient et qu’on condamne le harcèlement.

Et vous, quelles solutions connaissez-vous ? N’hésitez pas à nous les partager en commentaire sur notre page Facebook.