Grève pour le climat : Qui sont ces jeunes qui se mobilisent pour le climat et leur futur ?

Écrit par sur mars 19, 2019

Ils sont jeunes et ils ont participé à la grève mondiale pour le climat le vendredi 15 mars dernier. Ils nous partagent ses motivations, ses inquiétudes et son indignation.

Olivier a 22 ans, il est étudiant à Télécom Physique Strasbourg (une école d’ingénieur généraliste) en deuxième année.

Passionné de piano, il lit beaucoup d’ouvrages de philosophie et de politique… C’est ce féru de sciences en tout genre qui a lancé la première marche pour le climat de Strasbourg en septembre 2018, et continué à organiser les marches avec le collectif “Il est encore temps”.

Mais le déclic s’est produit l’an dernier, alors qu’il assistait à la Rencontre de la Solidarité Internationale et de la Citoyenneté organisée par Ingénieurs Sans Frontières et à un atelier-débat sur le thème de l’Effondrement. Là, c’est le choc :

On essayait d’imaginer une société sans pétrole, je me suis rendu compte combien on en était dépendant. On nous a esquissé le problème des limites des ressources, des limites des exutoires, et de notre courses effrénée, littéralement exponentielle dans une monde fini…

Un choc qui mènera à une envie irréfrénée de s’informer, et à l’action :

J’étais bouleversé (et pas le seul). Je me suis mis à lire directement après et les mois qui ont suivi, le Rapport du Club de Rome, « Tout peut s’effondrer » de Pablo Servigne et Raphael Stevens sur la théorie de l’effondrement, Naomi Klein sur l’impact de l’économie sur le climat et l’environnement, des articles scientifiques, etc…

Aujourd’hui, il oscille entre la conscience assurée que le monde bascule déjà dans la catastrophe, tout en sentant une vague de changement arriver, avec sa génération qui a décidé de ne pas se laisser faire :

Je suis profondément optimiste dans le sens où je suis convaincu que même si on va devoir affronter des crises graves, on peut réussir à éviter le pire (guerres, famines, etc… ), je crois ma génération capable de fraternité et d’amour (ce dont on aura besoin plus que tout). Je crois cela tout à fait possible car partout dans le monde des gens sont déjà en train de construire cette autre société, et ça marche !

Son engagement continuera d’être associatif et intensif, et dans sa vie professionnelle, il compte bien mettre toutes les chances de son côté pour avoir un impact. Son leitmotiv : “Tout doit changer, mais c’est possible, alors allons-y !”

 

Lisa étudiante en première année à l’Institut d’études politiques de Strasbourg, est l’une des initiatrices du mouvement de grève du 15 mars baptisé La Jeunesse pour le climat.

 » J’ai été sensible à l’appel de la suédoise Greta Thunberg. Avec d’autres étudiants et lycéens, nous avons organisé une manifestation devant le Parlement européen en février et une autre mercredi dernier. Au préalable, nous avions envoyé un mail à des eurodéputés. Deux eurodéputés écologistes, dont Yannick Jadot, sont venus nous voir et ont relayé notre action. Nous avons ainsi gagné en lisibilité. Des marches pour le climat sont déjà organisées mais le Gouvernement ne réagit pas. Je pense qu’une action de la jeunesse est novatrice et nous sommes légitimes. C’est notre futur que nous sommes en train de construire ».

Lisa a eu une conscience écologiste très tôt, dans une famille pour qui la lutte contre le gaspillage, le bien-être animal et l’attention à l’environnement n’a jamais été une option.

Maintenant que je vis seule, je me rends compte combien cela demande d’efforts car mener une vie éthiquement responsable va à l’encontre du système de consommation actuel.

C’est pour cette raison que l’étudiante veut pousser la France et l’Europe à agir et qu’elles cessent d’avoir une parole culpabilisante afin que les citoyens ne soient plus victimes de ce système « où l’on consomme trop et mal ».

 

Léonie, 19 ans, étudiante en deuxième année à la Faculté de Biologie de l’Université de Strasbourg.

Depuis novembre dernier elle a rejoint le collectif Alternatiba Strasbourg. Un mouvement national pour le climat et la justice sociale, qui réunit des milliers de citoyennes et citoyens engagé·e·s face à l’urgence climatique dans la promotion et la mise en place d’alternatives concrètes.

Léonie fait aussi partie du groupe local, qui a relayé le mouvement «Youth for climate » (jeunesse pour le climat) à Strasbourg. Un mouvement mondial de jeunes, né en Belgique début janvier 2019, en réponse à l’appel de la Suédoise Greta Tumberg, pour que la société se mobilise face au réchauffement climatique.

Elle s’intéresse, depuis 2 ans, au problème du changement climatique.

J’ai été sensibilisée aux questions environnementales en regardant Next, la web série sur la collapsologie (théorie de l’effondrement) du réalisateur Clément Montfort. 

En plus de son engagement dans les associations pour le climat, elle a adopté dans sa vie de tous les jours, un mode de vie zéro déchet et des gestes qui font du bien à la planète comme par exemple aller au marché des producteurs locaux les samedis.

Aujourd’hui, face à l’urgence climatique elle souhaite continuer à mettre en place des actions à l’échelle locale et nationale, comme la grève de l’école pour le climat.

Néanmoins, elle est claire et ferme : « C’est aux dirigeants du monde d’agir ! ».